Journal d'un voyageur.

L'arrivée.

Le bateau avait accosté dans la soirée, au beau milieu d'un orage. Les passagers étaient fébriles, ils allaient enfin découvrir cette nouvelle terre, l'île d'Arcanos. Parmi ces passagers, j'en connaissais déjà plusieurs : Volesprit, un homme froid et guerrier dans l'âme, Merrigane, une elfe de la lune assez mystérieuse, et enfin ce gnome dont j'ai déjà oublié le nom, une vértable catastrophe ambulante.

Nous avons été acueillis par le roi en personne... je n'avais encore jamais vu un roi accueillir des voyageurs à la descente de leur navire, ça avait quelque chose d'etrange. Le monarque nous convia à un bal de bienvenue, dans la ville d'Astria, et retourna d'où il était venu.

Nous avons alors pu découvrir les environs, il s'agissait d'un petit village de campagne plongé dans le brouillard, plutôt sinistre... Il s'appelait d'ailleurs le Village des Brumes à en croire ses habitants. Certains passagers commençaient déjà à se plaindre du cadre, et le gnome enchainait bêtise sur bêtise.

C'est dans cette ambiance que je décidai de rejoindre Astria en compagnie de Volesprit. Nous nous appretions a prendre la route lorsque cet idiot de gnome est débarqué en courant poursuivi par un groupe de striges surrexcités. Malgré notre lassitude, nous avons engagé le combat pour lui porter secours.
Une fois le combat terminé, nous avons repris notre route, accompagnés du gnome et de l'elfe Merrigane.

Le chemin jusqu'a Astria était semé d'embûches, nous avons du affronter successivement striges, loups, et sangliers. La faune locale est plutôt agressive...
Finalement après quelques péripéties et idioties du gnome, nous avaons fini par atteindre la ville.

Je me suis écroulé sous un arbre aux portes de la ville et j'ai plongé dans les profondeurs d'un sommeil réparateur.

Rencontres.

J'ai manqué le bal... De toute façon, je n'y aurait certainement pas été très à l'aise.

Ce matin, j'ai rencontré une petite halfeline, douée et plutôt intelligente, bien qu'un peu naïve. Rien a voir en tout cas avec ce fléau de gnome... Elle s'appelle Abygaele, et possède quelques pouvoirs magiques qui m'ont sauvé la vie plus d'une fois. Elle m'a aidé a chercher la clé de l'aubergiste, apparemment il n'arrive pas à la garder en lieu sur... C'est une pixie qui l'avait volée, nous l'avons retrouvée dans une grotte. Merrigane était avec nous, elle nous a bien aidé. Malheureusement, j'ai été frappé par un sort de confusion et j'ai perdu mes esprits.

Je me suis reveillé au village des brumes, quelqu'un (sans doute Merrigane, Abygaele est trop petite) a du m'y reconduire et me faire soigner. Voila que j'ai deja une dette envers elle.

J'ai rencontré Samar, il avait l'air important dans sa robe de mage. J'ai appris que c'était le premier mage d'Astria. Il promène sa panthère Ekina partout avec lui. il était accompagné d'une autre personne dont j'ai oublié le nom. Cette personne portait une capuche et cherchait elle aussi une clé de l'aubergiste.
Cet homme doit être de la famille du cuisot Wallas, il n'est pas capable de garder un oeil sur son trousseau de clés !

J'ai rencontré deux autres personnes : un borgne à l'air louche et peu fréquentable, ainsi qu'une femme mystérieuse, dame Miya.

Je me demande si la nouvelle population de l'ile ne risque pas de créer des conflits prochainement, étant donné les différentes personnalités que j'ai pu observer.

Voila une bonne occasion de gagner de l'argent, je dois rencontrer Samar une nouvelle fois...

La mort du Roi.

La nuit tombait sur Astria, et je n'avais toujours pas trouvé l'architecte. Sur la place de la ville il y avait Hamir et Volesprit, ainsi que le grand mage Samar. J'ai convaincu Hamir de m'aider à chercher l'architecte et nous nous sommes dirigés vers le palais.

A l'intérieur du palais, il y avait une sorte de réception : des marchands de Duria en visite nous apprit un garde. La princesse était la, et elle nous demanda de l'accompagner à la galerie d'art d'Arya. Plusieurs personnes se joignirent au cortège lors de la traversée de la ville. Lorsque nous sommes arrivés, Arya et Saojin nous attendaient. La princesse et sa suite sont entrées, puis je suis entré a mon tour.

C'est a ce moment la que les choses ont commencé à déraper : l'obscurité s'est faite dans la galerie d'art et la princesse a été enlevée par des hommes habillés de rouge et de noir. Nous les avons poursuivis dans les égouts pour récupérer la princesse et ce fut sans doute la notre pire erreur : pendant que l'on poursuivait les ravisseurs, le Roi Olaeric a été assassiné dans son palais, ainsi que sa garde rapprochée.

Je me suis précipité pour aller chercher le prêtre, mais le Roi avait déjà trépassé. C'est alors que les navires de Duria sont arrivés et qu'une tempete de poudre et de feu s'est abattue sur la ville. Avec l'aide d'Hamir et de Taona, nous avons tenté de retenir les assaillants qui se deversaient sur les quais, tandis que Volesprit allait chercher la garde de la ville pour nous preter main forte. Ce fut un combat épique où les combattants se battaient comme des diables, au milieu des tirs de balistes enflammés. Heureusement, l'assaut a fini par être repoussé et les navires de Duria ont fait demi tour....

Nous sommes alors allé assister au couronnement de la princesse... Je trouvais ça étrange que tout se passe aussi bien pour elle, et le fait qu'elle soit originaire de Duria renforça mes craintes. Mes doutes furent confirmés lors de la lecture du testament qui conférait les pleins pouvoirs au mage Samar. La princesse se montra alors sous son véritable jour, et devant l'echec de sa conspiration, préféra se donner la mort.

Finalement j'ai demandé au nouveau Roi Samar de conserver les accords que nous avions passé avec son prédecesseur, dans l'interêt du peuple de l'île. Il a accepté, à mon grand soulagement, je dois l'avouer.

L'oraison funèbre d'Olearic II s'est faite au temple d'Heriaclès, et elle fut bien menée malgré le peu de personnes qui y ont assisté.

Ainsi, c'est désormais à nous qu'il revient de protéger nos nouvelles terres : l'ile d'Arcanos.

L'avénement d'une reine

J'avais mis toute la journée pour me rendre à Etrion afin de rencontrer le fameux capitaine Sad. J'avais entendu dire que c'était un homme strict et sur de lui, deux qualités nécessaires a un bon commandant... Comme on pouvait s'y attendre, le capitaine était occupé. Je décidai donc de l'attendre sur la place de la ville, tout en observant les passants qui, pour une raison inconnue, semblaient tendus, voire effrayés.

Soudain, les cloches de la cathédrale tintèrent de toute leur force. Surpris par ce vacarme, je me plaquai les mains sur les oreilles et m'approchai du lieu de culte : la haute et sombre cathédrale de Syriel. Après une courte hésitation et une petite prière à Faenya, je me décidai à pénétrer dans le sanctuaire de la déesse du Mal.

Il n'y avait encore que quelques citoyens, qui s'enfonçaient dans la nef, poussés par la curiosité. Je m'approchai de l'autel et je vis la grande pretresse en grande conversation avec Saojin à propos d'un certain livre. Plutôt que de perturber cette conversation qui semblait si sérieuse, je me mis a observer les vitraux de la cathédrale qui, je dois l'avouer, possédaient une certaine splendeur. Lorsque je m'arrachai a ma contemplation, il y avait beaucoup de monde dans le batiment, je décidai donc de prendre place sur un banc en attendant de connaitre l'objet de cette cérémonie.

J'observais les gens pénetrer dans le lieu sacré, et j'en reconnus quelques unes : Calinde et Oranes par exemple. D'autres ne pouvaient manquer d'attirer mon attention : un gigantesque barbare tatoué brandissant sa hache dans l'enceinte même du sanctuaire, une elfe vétue de vert a l'allure fragile, et enfin un homme portant l'armure de la garde et s'avançant d'un pas martial dans la nef, que j'identifiai comme le capitaine Sad.

Lorsque les derniers arrivants furent installés, la pretresse prit la parole en évoquant son désir d'ouvrir ses frontières et de négocier avec Astria pour que la ville puisse renaître. Je commençai a m'assoupir lorsqu'un chuchottement moqueur me réveilla. Je me retournai et constatai avec surprise qu'il s'agissait de la petite elfe vétue de vert. Celle ci, confuse de s'etre faite entendre, s'excusa. Ce a quoi je répondis qu'il n'y avait aucun mal, et je finis par rire de bon coeur à ses remarques, m'attirant les regards courroucés de l'assistance.

Mais l'assistance en question n'eut pas le temps d'exprimer sa colère puisqu'a ce moment la, la pretresse se lança dans une invocation enflammé de la déesse Syriel. Elle ne s'attendait surement pas aux événement qui suivirent, car sinon elle aurait réfléchi à deux fois avant d'effectuer sa prière pour la déesse du Mal. Cette dernière fit son apparition au milieu de la cathédrale, et je fus aussitot saisi d'un sentiment de terreur et de desespoir qui me poussa a me réfugier au fond de la nef. Je pus tout de même saisir l'essentiel de la scène : la déesse n'etait pas contente de sa pretresse et elle allait la punir.

C'est alors que des squelettes se dressèrent dans la salle, et avant que j'ai pu esquisser le moindre geste, nous étions cernés. Ce fut une rude bataille, mais les morts vivants ne pouvaient rien contre la rage aveugle avec laquelle nous les frappions. Je sortis du sanctuaire dès que je pus accéder a la porte. A l'extérieur, le même scénario avait lieu, et les habitants se faisaient massacrer par les lames rouillées de l'armée des ténèbres. Je me jetais dans la bataille pour sauver le plus de vies possible, bientôt rejoint par le reste des combattants qui sortaient de la cathédrale. Cette bataille fut plus dure encore que la précédente et de nombreuses personnes sont tombées parmi la garde de la ville et ses habitants.

A la fin du carnage, Syriel refit son appartition et le silence se fit sur la ville. On pouvait distinguer une sombre silhouette derrière elle, mais la terreur que j'éprouvais m'empechait d'avoir des raisonnements cohérents. Je distinguai a mes côtés la jeune elfe vétue de vert et décidai que je pouvais protéger au moins une personne en cas de problème. Lorsque je reportai mon attention sur la déesse, une autre personne avait fait son apparition. Une ame damnée des neufs enfers selon Syriel, et la nouvelle grande pretresse de son culte.

La grande pretresse fraichement nommée prit la décision de faire un sacrifice de celle qui l'avait précédée, et déclara qu'elle mettrait la ville d'Astria à genoux devant Syriel. D'un commun accord, je décidai avec l'elfe qui se tenait à mes côtés de m'enfuir de ce lieu malsain pour rejoindre Astria et prévenir le Roi Samar.

La route fut longue et fatigante, j'appris tout de même que ma compagne de route s'appelait Alienor, et qu'elle était une fervente fidèle de Faenya. Lorsque nous arrivâmes aux portes d'Astria, les combats faisaient rage et le sol vomissait des démons et morts vivants. Lassé à l'avance du combat je dégainais tout de même mes deux lames et me jetais avec violence dans la bataille. Le combat dura toute la nuit, et au moment où le desespoir commençait à s'emparer des défenseurs de la ville, le portail créé par Syriel se referma. Nous avons levés les yeux au ciel, et constaté que le soleil s'était levé. Les pouvoirs de Syriel semblaient inneficaces de jour...

Nous avons alors pu nous autoriser un soupir de soulagement, et prendre le temps de digérer le nouvel ordre des choses qui avait pris place sur l'ile. Une guerre se préparait et personne ne pourrait y échapper si elle se déclarait.