Les Chroniques d'Arcanos
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 [Validé] Klaiya Fal'Zalhed

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Zacharie2
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MessageSujet: [Validé] Klaiya Fal'Zalhed   [Validé] Klaiya Fal'Zalhed Icon_minitimeJeu 19 Fév - 13:53

nom: Fal'zalhed prénom: Klaiya
âge: 19 ans
alignement: chaotique neutre

description physique et psychologique:
originaire d'un pays où le soleil est roi, Klaiya a la peau brune, les cheveux noir et des yeux marrons.
Elle mesure entre 1 mètre 50 et un mètre 60, et fait savoir que c'est pas pour autant qu'elle va se laisser faire. D'un naturel relativement belliqueux et volontaire, elle suit sa propre doctrine et va au bout de ses raisonnements, quitte à se remettre en question.
Entière dans toutes ses actions, c'est une amie et une compagne fidèle et parfois naïve.


histoire du personnage:


Cette histoire commence sur le Continent Désertique. Sur ce territoire, l’eau douce est une denrée rare, précieuse et donc coûteuse ; la plupart du temps, même les petits ruisseaux qui courent à travers les terres sont constitués d’eau salée. C’est la raison pour laquelle ces terres arides sont très peu peuplées.

Dans un petit village en bordure de mer, là ou l’eau commence à s’engouffrer dans les terres, vit un homme très important : un pêcheur. Il vit dans une maison de torchis plus grande que celle du chef du village avec sa femme et ses deux petites filles, des jumelles âgées de 6 ans.

Chaque jour, il se lève avant le soleil pour partir en quête de poisson, la nourriture principale de l’île. Sa famille mange à sa faim et semble heureuse. Quand il est en mer, sa femme s’occupe d’un petit lopin de terre fertile, dont elle obtient un peu de blé, d’orge et de figues, qui servent également à leur commerce. ils ne manquent donc de rien.

Pourtant, Kolad Fal’zalhed est dans une situation plus que délicate ; nous sommes dans la saison la plus chaude de l’année, et le peuple n’a pas seulement soif. Il a également faim. Mais voilà que depuis plusieurs jours, même en s’éloignant plus que de raison de la côte, Kolad ne trouve plus de poisson. Même en changeant les appâts, rien à faire.



C’est pourquoi ce soir là, une fois que Fatia et Klaiya furent endormies, il vint près de sa femme, qui nettoyait la vaisselle de leur repas avec du sable pour lui parler de la grave décision qu’il venait de prendre :


-« Les villageois ont faim, Katia. Et ils ne resteront pas longtemps sans savoir que je cache de la nourriture pour que nous mangions à notre faim. Avec la chaleur, le sang bout dans leurs veines. J’ai déjà failli me faire égorger tout à l’heure par un client mécontent. Il faut que nous partions. »


Katia ne s’attendait pas à cela. En bon mari, Kolad s’était arrangé pour qu’elle ne se doute pas de la précarité de leur situation. Elle arrêta de nettoyer une grande assiette et vint s’asseoir près de son mari :


-« Mais pour aller où ? et puis nous avons tout construit ici. On ne peut pas tout laisser. »


Il l’interrompit d’un geste de la main. Elle sut que rien ne le ferait changer d’avis :


-« Si nous restons ici, nous serons lynchés et laissés en pâture aux chiens sauvage. Quoique si nous avons de la chance, c’est les villageois qui nous mangeront. Tu ne peux pas t’en rendre compte mais nous sommes vraiment dans une situation
délicate. »


Katia dut se rendre à l’évidence : effectivement, elle ne pouvait pas se rendre compte de ce qu’il se passait. C’est pourquoi le lendemain, quand la nuit fut tombée, les deux parents prirent des vivres, de l’argent t leurs enfants sur le bateau de pêche de Kolad et ils partirent pour une longue traversée de la mer, ayant pour objectif une île dont ils avaient entendu qu’elle était comme une terre Promise : Arcanos.


Le voyage se passa aussi bien que possible. Le fait est que l’embarcation sur laquelle se trouvait la petite famille n’était pas du plus grand luxe, mais elle comprenait une cabine où ils étaient tous à l’abris des intempéries, et étant donné les
forces que peuvent avoir les orages sur les côtes du Continent Désertique, la coque était rodée et solide. Après environ deux semaines d’eau à perte de vue, enfin, la terre se dessina sur l’horizon. C’est avec une grand soulagement que Kolad et Katia mirent les pieds sur la terre ferme, mais les réjouissances furent de courte durée. Ils se trouvèrent face à un docker antipathique et soupçonneux, qui fit chercher le capitaine de la garde locale, une éponge à bière, manifestement, qui proposa pour prix de laisser-passer une nuit avec Katia.

Évidemment, Kolad contesta, ce qui leur valut de se faire refuser l’accès à l’intérieur des terres d’Arcanos, car, disait-on, seuls les gens « respectables » étaient permis de séjour.

Extrêmement déçus et sans même pouvoir reprendre de provisions, les Fal’zalhed durent bien se résoudre à reprendre leur petite barque et la mer. Fort heureusement, à quelques miles à peine d’Arcanos, ils distinguèrent une pointe de terre
ressortant de la mer, où il semblait faire bon vivre ; il y avait de l’herbe même près de l’eau salée, et plusieurs maisons de pêcheurs étaient dispersées le long de la côte. Reprenant espoir, Kolad mit le cap sur l’île en question.

Une fois de plus, ce fut de courte durée. À peine le jeune couple eut-il posé un pied sur la terre ferme qu’ils furent abordés par quatre étranges personnages entièrement vêtus de robes de mage noires. Ils ne parlaient pas la même langue. Il était impossible de se faire comprendre, même avec des gestes ; les cultures étaient trop différentes. Pourtant, ces gens n’avaient pas l’air particulièrement hostiles. Il devait bien y avoir un moyen de se faire comprendre. Kolad et Katia eurent alors l’idée de présenter aux individus vêtus de noir leurs petites filles. Quand Klaiya et Fatia apparurent sur les quais,
l’homme visiblement le plus âgé du groupe de mages laissa apparaître sur son visage un sourire malsain.

Ce genre de sourire traverse les frontières. Il donne le frisson à chaque personne qui a le malheur de l’apercevoir. C’est le « voilà qui devient intéressant » des personnes ayant des intentions peu honorables.

Un éclair de terreur traversa l’esprit des parents. Ces hommes étaient les serviteur d’un dieu maléfique local. de ces divinités qui apprécient la chair d’enfants encore purs pour assurer la paix à ses adeptes.

Kolad et Katia le comprirent trop tard pour sauver leurs vies, mais dès qu’ils saisirent que les jumelles étaient le centre d’intérêt de ces quatre hommes, ils firent le choix de faire vivre leurs enfants à tout prix. Ils crièrent à leurs filles de courir aussi loin qu’elles le pourraient, comme quand elles couraient dans les dunes du Continent Désertique, aussi vite que possible loin de tout homme en robe noire, de toute magie et de ne jamais se séparer.

Alors que les fillettes obéissaient sans réellement comprendre ce qui se passait, courant de toutes leurs petites jambes, leurs mains soudées, leurs parents, sachant que de toute façon ils n’avaient aucune chance de salut, se jetèrent sur les
magiciens, Kolad les assommant de ses poings, Katia les mordant et leur plantant les ongles dans la peau. Bien sûr, ils n’eurent pas longtemps le dessus, d’abord submergés par la supériorité numérique puis par un éclair rouge, qui, s’échappant des mains du doyen vêtu de noir, leur enleva la vie en les brûlant vifs. Ils eurent la chance de mourir dans une dernière étreinte douloureuse, et rendirent leur dernier souffle en priant pour que leurs filles aient pu se cacher, et qu’elles aient une vie longue et belle.


Klaiya avait toujours été la plus robuste des deux petites filles. Elle avait marché la première, couru et sauté la première, entraînant ensuite sa sœur dans ses chutes éventuelles. C’était aussi toujours elle qui se faisait punir pour avoir été imprudente, mais elle était d’un naturel tenace, et il est vrai, parfois capricieux et autoritaire, mais pour la première fois de sa courte vie, cela lui servait à quelque chose ; voilà une demi-heure qu’elle tirait sa sœur en lui disant de courir plus vite. Une demi-heure qu’elle n’avait plus senti de sorts paralysants les frôler, mais tant qu’il ne ferait pas nuit, elle ne s’arrêterait nulle part. C’était sa mère qui lui avait expliqué cela : de nuit, toutes les formes se confondent. De plus, le hasard faisait que toutes les deux portaient encore leurs capes noires. Dans deux heures, le soleil serait couché. Il fallait qu’elles tiennent jusque là, mais pour deux petites filles qui ne sont plus habituées à cela, après des semaines sur un petit bateau, à ne pas pouvoir trop bouger ni bien sûr courir, elles s’essoufflaient déjà. Quand le soleil commença à se coucher, enfin, Klaiya s’arrêta net, si bien que Fatia lui rentra dedans et qu’elles se retrouvèrent toutes les deux à terre, les genoux ensanglantés et leurs plaies pleines de petits cailloux d’avoir si souvent glissé et de s’être tant relevées. Devants elles se tenait la lisière d’une épaisse forêt de conifères. Leurs masses compactes d’aiguilles filtraient à peine le soleil : Klaiya sut que son salut et celui de sa sœur se tenait dans l’obscurité de cette masse d’arbres. Elle se releva, les jambes flageolantes et les mains tremblantes, aidant sa sœur à se relever, elles se remirent à courir et se furent bientôt enfoncées loin dans la forêt, ne distinguant même plus les prairies vertes qui la bordaient.

Quand elles jugèrent que c’était assez éloigné de la civilisation, elles s’assirent au pied d’un grand sapin, sur un tapis d’aiguilles frais. Recroquevillées l’une contre l’autre, enveloppées dans leurs manteaux, tremblantes de froid ou de peur, elles s’endormirent en se rendant enfin compte du fait que jamais plus elles ne reverraient leurs parents.
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Zacharie2
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MessageSujet: Re: [Validé] Klaiya Fal'Zalhed   [Validé] Klaiya Fal'Zalhed Icon_minitimeJeu 16 Avr - 9:00

Deux jours durant, ne sachant quoi faire, elles restèrent là, sans se parler, sans bouger, à l’abri des intempéries grâce à leur abris mais pas à l’abri de la faim.. À six ans, un enfant n’a pas le réflexe de se chercher de la nourriture en tuant un animal ou en s’aventurant dans les alentours de son refuge pour chercher des fruits ou même des racines comestibles. D’autant plus que ce climat, cette végétation… tout ça Klaiya et Fatia ne les connaissaient pas et ne savaient pas comment les appréhender.

Deux jours plus tard, donc, alors que les fillettes pensaient à reprendre de l’assurance, des bruits de pas lourds les firent frémir. Quelqu’un venait par là. quelqu’un de très grand et lourd, à en juger par la haute silhouette que les jumelles
pouvaient distinguer à travers les aiguilles de pin et aux bruits de pas.

Klaiya sentit la main de sa sœur se crisper sur la sienne. Les pauvres petites. Si elles avaient pu, elles se seraient fondues dans le paysage plutôt que de voir une énorme main pâle écarter les branches qui les cachaient et leur montrer le visage d’un homme blanc de grande taille à la carrure sur-dimensionnée. Il avait des cheveux blonds et des yeux bleus, devait avoir la trentaine et portait une énorme hache sur le dos.

Les fillettes se mirent à hurler et à pleurer, mais le bûcheron eut vite fait de les rassurer ; bien que ne comprenant pas ce qu’il disait, elles virent au ton de sa voix , à son regard et à ses gestes qu’il ne leur voulait pas de mal. Il s’approcha d’elles lentement, accroupi sous les branches. La première à se laisser approcher fut Klaiya, qui décida de montrer l’exemple à sa sœur. Elle savait qu’il leur fallait trouver une famille d’accueil. Et cet homme semblait digne de confiance. Peut-être pourrait-il les aider. Elle le laissa écarter ses cheveux sales de son visage. Il lui caressa le visage avec une infinie douceur,
effaçant peu à peu les sillons que les larmes avaient faites sur la crasse qui enduisait son visage. Il parut extrêmement surpris quand il se rendit compte que les petites filles n’étaient pas seulement sale ; elles étaient mulâtres. Il parut très inquiet mais tenta de cacher cette expression. Il dit une courte phrase que Klaiya ne comprit pas. Voyant la confusion sur son visage, l’homme mit sa main sur sa poitrine et articula lentement « Patrick ». Elle comprit enfin : il essayait de prendre contact en se présentant. Alors, elle mit sa main droite su l’épaule de sa sœur et dit « Fatia ». Puis elle mit sa main gauche sur sa propre poitrine et prononça son prénom.

Patrick sourit tendrement. Il leur tendit ses deux grandes mains, dans lesquelles elles glissèrent les leurs, et il les emmena loin de leur refuge provisoire.

Quand ils arrivèrent près d’une lisière de la forêt, qui n’était pas celle par laquelle les jumelles y avaient pénétré, Patrick leur fit signe de rester un instant à l’écart. Il s’avança vers une petite chaumière dont la cheminée fumait, regarda aux
alentours puis leur fit signe de le rejoindre. Il les fit entrer dans la maisonnette par une porte en bois qui grinça quand il l’ouvrit. Ils arrivèrent dans une grande pièce au milieu de laquelle se trouvait une table de bois sur un sol en bois lui aussi. Par la gauche, il y avait un escalier montant vers une mezzanine, à gauche une grande cuve, peut-être un pétrin, et au delà de la table, une énorme âtre dans laquelle pendait une marmite. Une jeune femme était en train de remuer son contenu avec une spatule en bois. Elle se retourna pour accueillir son mari et eut un sursaut de surprise en voyant les jumelles.

Il y eut une longue explication durant laquelle Patrick fit comprendre à Klaiya et Fatia que son épouse se nommait Jordane.

Cette dernière parut tout de suite ravie de la présence des deux petites. À peine son mari eut-il fini de lui expliquer la situation que Jordane était déjà aux petits soins. Elle fit prendre un bain aux petites filles et leur passa provisoirement des anciennes robes qui avaient dû lui appartenir. Ensuite, elle les fit manger et les coucha sur une modeste couche composée de paille et de quelques couvertures, mais épuisées, les deux enfants s’endormirent immédiatement.

Le lendemain, quand elles se réveillèrent, Klaiya et Fatia se virent adoptées sans plus de chichi par le jeune couple, qui apparemment ne pouvait pas avoir d’enfants. Jordane se montrait attentive et douce, tandis que Patrick, dès les
premiers jours, prit une position d’autorité en essayant de faire comprendre aux filles que la vie n’était pas facile, et que si elles voulaient que tout le monde puisse manger à sa faim en toute saison, il fallait qu’elles aident Jordane à travailler la terre.

Klaiya, qui voyait cela comme un cadeau de la part de Fulmir, le dieu que ses parents lui avaient appris à vénérer et craindre, se mit au travail sans condition, heureuse d’avoir retrouvé une petite famille, bien que personne ne puisse remplacer ses parents.

Fatia, quand à elle, avait toujours été plus délicate que sa sœur. C’est pourquoi quand elle apprit qu’elle devait travailler dans cette terre argileuse et collante, se mit à pleurnicher en disant qu’elle n’en était pas capable. Et que de toute façon elle n’en avait pas envie. Il paraît évident que tout ce que Patrick vit, c’était qu’elle pleurait. Il fut alors surpris de voir Klaiya sermonner sa sœur dans cette langue qu’il ne comprenait pas, ce qui la fit pleurer de plus belle. Une lueur de haine passa dans les yeux noisette de la petite Klaiya. Elle empoigna sa sœur et la gifla autant que ses bras d’enfant le pouvaient. Patrick dut séparer les deux petites. Étrangement, Fatia sembla tout à coup calmée, et il put montrer aux petites comment manier la faux à deux, étant donné qu’elles étaient encore trop jeunes pour le faire seules.


Les semaines puis les mois passèrent sans se ressembler. Avec le temps et la patience, les deux jeunes filles arrivèrent enfin à discuter avec leurs parents adoptifs. Leur seconde langue n’eut bientôt plus de secret pour elles, pour Fatia en tout cas. Klaiya, par contre, se trouva dans l’incapacité d’utiliser l’écriture locale, tandis que sa sœur pouvait écrire son nom et quelques courtes phrases. Jordane et Patrick ne poussèrent pas plus loin l’apprentissage des caractères, se disant que si les deux sœurs restaient sur cette île, elles ne devraient pas avoir à s’en servir. La chose qui leur importait le plus était que leurs filles puissent s’exprimer et leur dire avec des mots certains quand il y avait un problème, par exemple, et puis aussi de pouvoir plaisanter avec elles, simplement vivre, donc.

Bien sûr, un côté extrêmement positif était que les soirées étaient aussi bien plus animées. Fatia avait plutôt tendance à s’intéresser aux travaux de couture de Jordane. Klaiya, quand à elle, pouvait passer des heures à l’apprentissage du violon que lui prodiguait Patrick. Après quelques années, la jeune fille parvenait même à reproduire les berceuses que Katia leur avait chantées, ainsi que plusieurs gigues entraînantes qui faisaient le bonheur du jeune couple qui les avait adoptées.

L’entente entre Klaiya, Fatia et leurs parents adoptifs était devenue celle qui règne entre des parents et leurs enfants ; ils avaient une vie de routine, paisible au possible, sans confort extravagant mais très agréable quand même.

Dix ans passèrent sans aucun soucis…
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Zacharie2
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MessageSujet: Re: [Validé] Klaiya Fal'Zalhed   [Validé] Klaiya Fal'Zalhed Icon_minitimeJeu 23 Avr - 13:05

Elles devinrent toutes deux de belles jeunes filles, dont on ne pouvait que l’origine soit ailleurs. Toutes deux gardèrent un teint hâlé, qui certes s’estompa quelques peu, mais resta bien visible, de grands yeux noirs en amande et chacune des tatouages tribaux (datant de leur enfance) à l’épaule et à la cheville droite. Elles étaient le reflet l’une de l’autre, de longs cheveux noirs légèrement ondulés, la même petite taille… mais toujours des caractères bien distincts. Elles avaient maintenant 17 ans, et ne cessaient de se disputer, de se chercher querelle pour un oui ou pour un non. Si bien que Fatia finit pas refuser de travailler la terre en compagnie de sa sœur. Pendant que Klaiya et Jordane trimaient aux champs, Fatia se baladait sur l’île.

Un jour où toutes étaient d’humeur sociables (ce qui signifie qu’elles arrivaient à discuter sans hausser le ton) Fatia emmena Klaiya dans un verger, assez éloigné de leur petite cabane.

-« Je veux te présenter quelqu’un. »

Klaiya la suivit sans trop se poser de question. Quelle ne fut pas se surprise quand elle vit Fatia s’agenouiller devant un petit soupirail et appeler « Zacharie… Tu es là ? »

Klaiya distingua à peine la silhouette d’une jeune fille de 13 ans.

L’endroit ne semblait pas spécialement dangereux, mais Klaiya décida de ne pas rester, prétextant tout simplement le fait qu’une fille enfermée de la sorte ne devait pas être très nette. Fatia se mit très en colère :

-« Comment peux-tu la juger ? tu ne la connais pas ? peut-être est-il
injuste qu’elle soit enfermée là. »

Klaiya haussa les épaules :

-« Regarde, c’est un sanctuaire. Cet endroit est habité et entretenu par des prêtres… Jordane nous répète tout le temps qu’ils sont bienveillants. »

-« PARCE QUE MAINTENANT TU ECOUTES CE QU’ELLE TE DIT ? »

Fatia était rouge de colère, mais Klaiya restait de marbre :

-« Fais ce que tu veux, moi j’ai des choses à faire et j’ai pas confiance. Alors laisse moi tranquille. »

Et elle partit pour garder encore des heures durant les cris que sa sœur lui adressa :

-« TU ES MAUVAISE , KLAIYA. »

Klaiya savait parfaitement qu’elle n’était pas un modèle de gentillesse, mais elle s’en fichait. Elle faisait ce qu’elle avait à faire sans s’attirer d’ennuis, elle n’allait pas se laisser entraîner dans les fantaisies de son écervelée de sœur. Elle aidait Jordane et Patrick, les remerciant chaque jour de leur hospitalité et de leur attention, tandis que Fatia prenait cela comme quelque chose de normal. Klaiya se sentait, à juste titre, redevable, et aidait dès qu’elle le pouvait. Que ce soit Patrick à couper le bois, ou Jordane dans ses travaux de couture, à la cuisine ou aux champs… Elle détestait la passivité de sa sœur et estimait n’avoir aucune leçon à recevoir d’elle.


Il arrivait pourtant parfois que Fatia accompagne Klaiya pour travailler la terre, lorsque Patrick le lui demandait avec insistance. Ce soir là, les filles revenaient, épuisées, après une journée à faucher les blés. Elles s’arrêtèrent dans la grange pour ranger leurs faux puis se dirigèrent vers la petite cabane.

Tout à coup, Klaiya fit arrêter sa sœur en l’attrapant sans douceur par le bras. Celle-ci réagit fort mal et se mit à déblatérer des insultes à l’adresse de Klaiya dans leur langue maternelle. Sans relever les propos offensants, Klaiya plaqua sa main sur la bouche de sa sœur, l’air grave. Elle pointa le doigt vers la fenêtre à laquelle brillait la lumière d’une chandelle, mais ni Patrick ni Jordane n’étaient visibles. À cette heure là, en général, Jordane était à la fenêtre à ses travaux de couture, Patrick tout près d’elle. Cela sembla extrêmement étrange à Klaiya. Fatia, par contre, se dit que sa sœur était paranoïaque. Elle se dégagea de la prise de sa sœur et avança vers la cabane d’un pas assuré… Klaiya, toujours pas rassurée, s’engagea à sa suite, mais fit quand même en sorte d’essayer qu’on ne puisse pas les voir de l’intérieur. Elles se plaquèrent contre le mur proche de la fenêtre et regardèrent. Fatia ne put s’empêcher un petit cri d’horreur : Jordane et Patrick, encore son violon à la main, gisaient dans leur sang, égorgés, aux pieds d’une demi douzaine de prêtres qui furent alertés par la voix de la jeune femme.

Ni une ni deux, Klaiya, tirant sa sœur derrière elle, l’emmena se cacher dans la grange, espérant que les ecclésiastiques ne les eussent pas vues. Elle referma vivement les portes, ce fut peut-être sa plus grande erreur, et emmena Fatia se cacher derrière une meule de foin.

Cette fois attirés par le bruit de la porte qui se ferme, les prêtres entrèrent dans la grange et ne tardèrent pas à les trouver. Dos au mur, les jumelles étaient piégées.

-« Tu as vu ça ? ces peaux là me disent quelque chose. Ce serait pas les gamines qu’on a poursuivies il y a dix ans ? »

Les yeux des filles se remplirent d’effroi : les mêmes robes rouges, les mêmes voix. Ceux qui avaient tués leurs parents étaient, là, épée tendue vers elles.

-« Vous allez nous suivre gentiment. On va pouvoir reprendre les choses où on les avait laissées… de jeunes vierges sont aussi bien que des petites filles. Tullia devrait être contente. »

Les hommes se mirent à rire, et Fatia à paniquer de plus belle.

-« Qu’est-ce qu’on fait, Klaiya ? qu’est-ce qu’on fait ? j’ai peur. » Elle s’accroche à la tunique de sa sœur, qui la repousse dans un mouvement de colère :

-« J’en sais rien, moi. Fais comme maman. Suis ton instinct. »

Fatia resta un instant bouche bée, comprenant que sa sœur l’incitait à se sacrifier. Avant que Klaiya ne se rende compte de son erreur, sa sœur se jeta sur les lames de leurs assaillants, les épées la perforant de part en part au niveau de
l’abdomen et du cœur.

Tous restèrent un moment interdits, jusqu’à ce qu’un des prêtres se mette à râler :

-« Mince. On n’en a plus qu’une. Ça va être beaucoup moins intéressant… »

La colère et le chagrin de Klaiya se mêlèrent. Elle regarda un des hommes secouer son épée pour en faire tomber le corps de sa sœur. Son regard resta un moment noyé par les larmes. Elle se saisit de la première arme qu’elle trouva : une faux qu’elle avait rangée à peine dix minutes plus tôt. Et dans une folie meurtrière, se jeta sur les six prêtres, qui furent si surpris qu’ils ne virent rien venir. Du manche, du bout du bâton, de la lame, peu importait tant qu’elle les touchait et qu’elle leur faisait mal. Elle faucha jusqu’à ce que son corps s’effondre sans force. Toute tremblante, maculée de sang, elle se glissa jusqu’au corps sans vie de Fatia, contemplant son propre visage dans un rictus figé, une grimace de douleur. Elle resta là un long moment, dans les effluves de sang frais, la tête de sa sœur sur les genoux, à regarder le vide.

Pourquoi cela était-il arrivé ? comment cela avait-il été possible ? Elle essuya ses larmes et se leva. Le visage neutre, elle entra dans la cabane où planait la même odeur que dans la grange. Elle prit les draps sur les lits, y emballa les corps de sa sœur et de ses parents adoptifs. Non sans peine, elle les traîna jusqu’au verger, où elle les enterra.

Après cela, elle retourna à la cabane, se lava à l’eau froide pour bien faire partir tout le sang. Elle ne pouvait pas rester là. Il fallait qu’elle fasse quelque chose, mais quoi ? Devait-elle rester sur cette île ? ou partir ? Mais partir où ? Tant de questions qu’elle se posait…

Une fois propre, elle farfouilla dans les affaires de Patrick, trouva une vieille chemise noir et un pantalon sont il se plaignait depuis longtemps qu’il ne savait plus le mettre, enfila le tout et prit une ceinture à laquelle elle perça quelques trous supplémentaires pour qu’elle serve à quelque chose.

Elle récupéra le violon et l’archet de Patrick, les emballa dans un vieux tablier de Jordane. Ramassa les affaires qu’elle avait conservées de sa mère : des bracelets, un morceau de son foulard rouge, une gourde et ce qu’il restait de pain, enfouit le tout dans un petit sac de toile. Elle prit une des grandes capes à capuche de Patrick, et partit en claquant la porte. Elle repassa par la grange et récupéra sa faux.

Elle retourna jusqu’au verger, resta un moment devant les tombes qu’elle avait achevé de reboucher un peu moins d’une
heure auparavant. Elle jeta un œil au petit soupirail, distingua deux mains blanches sur les barreaux, mais ne s’en approcha pas, au contraire. Elle tourna les talons et partit en direction du port de l’île, le premier qui quitterait cet endroit maudit, la haine dans le cœur, et une conviction :

« Je ne verserai plus une larme pour eux. Je les tuerai de mes mains. Cela fera moins mal. »


A présent, c'était sûr, elle serait mauvaise.
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