[Validé] Lycanthar

Je voulais juste partager avec vous l'introduction de mon Bg, le reste devant rester secret.. Le Bg ayant déjà été validé, je ne le mets ici que pour le plaisir de la littérature !


Nom de compte joueur : -Lycanth-

Nom du perso : Lycanthar

Race : Elfe sauvage

Divinité(s) : Aucune en particulier

Classe(s) et niveaux souhaités dans chacune d'elles : Roublard (34), Maître des Ombres (3), Assassin (3)

Description physique : Vous ne distinguez que vaguement les traits de l’Elfe qui se tient face à vous ; sa peau semble enduite d’une substance qui lui confère une teinte légèrement grisâtre. Alors que son regard perçant semble sonder jusqu’aux tréfonds de votre âme, ses doigts fins s’animent derrière le paravent qui vous sépare de lui ; et le théâtre des ombres se met peu à peu en branle sous les traits de ses marionnettes, animées par les fils qui les raccrochent à leur vie éphémère…






Alors que le cri des corbeaux résonne dans cette partie excentrée du Bois Sombre, aux arbres lugubres mais à l'allure protectrice, une femme court sur le sentier tracé par le passage des bêtes sauvages. La clarté de la lune découvre ses jambes déchirées par les ronces entravant sa fuite. Elle se retourne de temps à autre, haletante, les aboiements des chiens se rapprochant toujours plus à chaque fois. Son précieux fardeau serré contre elle, elle trébuche, harassée, le visage déformé par les pleurs et la terreur. Elle s'enfonce de plus en plus dans ces terres inconnues, craintes des hommes du village qui la pourchassent. Elle sait qu'elle ne sauvera pas sa propre vie, mais l'enfant qu'elle vient de mettre au monde représente tout pour elle, qui n'a jamais connu que le malheur. Cet enfant qui, lorsqu'il a sorti la tête du ventre de sa mère, a arraché un cri de stupeur au médecin qui l'accouchait. Cet enfant, à la peau si blanche, presque transparente, aux ongles translucides, et au regard si perçant. Cet enfant, à la nature si rare, et synonyme de très mauvais présage au village ; selon les Anciens, les nouveaux-nés porteurs de ces symptômes sont envoyés par les Dieux pour signifier leur mécontentement aux humains. On les nomme les "Messagers du vent"...

Arraché des bras de sa mère, il allait être brûlé immédiatement, comme tous ses pareils avant lui. Mais, dans un élan maternel que nul n'aurait pu soupçonner, sa malheureuse génitrice s'est levée et a repris son fils, puis s'est sauvée, les jambes encore ensanglantées. Le père n'a pas bougé, fidèle à l'idéologie du clan, résigné. La meute, alors, a été lâchée, les hommes se sont armés, et ils sont partis à la poursuite du démon.

Maintenant, elle arrive au bout de ses forces. L'enfant, dont l'odeur est aisément flairée par les chiens-loups, crie de tous ses poumons, écorchés par l'air vif et glacé qui y pénètre. Bientôt, elle ne pourra plus tenir le rythme. Tout à coup, au moment où elle va abandonner tout espoir, un homme entièrement vêtu de noir, le visage dissimulé sous une cagoule, apparaît en face d'elle, dans un silence total. Seule la lueur de ses yeux est perceptible dans l'obscurité du sous-bois. De sa main tendue, il veut l'entraîner à l'abri. Mais les jambes de la fugitive ne la portent plus. Dans un souffle, elle le prie de prendre l'enfant et lui offre le petit paquet, implorante, la tête baissée. Aux hurlements des chiens qui approchent, aux branches qui craquent sous la course de la horde, comprenant qu'il est trop tard, l'homme mystérieux s'empare de la
petite créature, muette tout à coup. La femme alors le fixe d’un regard de mère, noyé de remerciements. L'homme lui tend un lourd et froid poignard à la lame sans reflets. Apaisée de savoir que son fils va vivre, le sourire aux lèvres, elle voit parmi les hautes frondaisons, sans un bruit, s'éloigner la masse sombre qui emporte celui qui est plus que sa vie.

Le poignard a été léger et tiède pour ses mains qui n’ont pas hésité, et au moment où il s’est glissé sans douleur jusqu’au centre de son cœur, elle a enfin pu se laisser bercer dans les bras porteurs d’oubli de la Mort.