Arrivée
J’ai débarqué dans un petit
village, le Village des Brumes. Il semblerait qu’il soit localisé sur la côte
orientale de l’île. Astria n’est pas loin, mais à plusieurs jours de marche.
J’ai décidé de vérifier mon matériel et de me préparer aux défis à venir.
Les habitants de ce village semblent paisibles, mais la peur se lit dans leurs yeux. Je me suis aventuré dans une passe qui mène vers une croisée, après quelques kilomètres. Ils sont isolés, mais heureusement un homme de Foi réside ici également, bien que peu bavard.
Le sentiment que j’ai en foulant
ces terres est si fort : Le Juste refuse les pouvoirs à ses propres
disciples. Si tel est Son jugement, le crime qu’ils ont commis doit être
innommable. Il me faut prier afin puiser toute ma force pour cette épreuve.
Non-Vie
Cette page du journal est parsemé de quelques taches de sang. L'écriture est bien plus incertaine et les lignes courbes.
Alors que je poursuivais mon chemin sur la route d'Astria, une cloche retentit en direction du Village des Brumes. Je pressai le pas, rebroussant chemin, lorsque je croisai une femme fort étrange. Elle se déplaçait à une vitesse trop rapide pour des yeux non habitués, et un écran d'acide se formait autour d'elle lorsqu'elle combattait les différents insectes de la Passe. De ce que je sais, je n'ai décelé aucune trace de sorcellerie ... Mais la Magie ici peut être fort différente du continent, il vaut mieux rester prudent ... et il faudra que je me renseigne.
Je l'accompagnai jusqu'au rivage lorsque j'aperçus la gravité de la situation : la Non-Vie se déversait d'un bateau obscur, tel un abject flot de pourriture. La milice tenait vaillamment avec l'assistance de quelques aventuriers le ponton. Ces monstres étaient mus par une magie noire que je n'ai pas reconnue, mais leurs os se brisent comme des pailles sous Ton divin marteau.
Bien que sans pouvoir, il fallait les aider. Je combattis à leurs côtés, et je n'ai souvenir que d'un dernier squelette qui transperce mon armure, par je ne sais quelle sorcellerie. Un long ricanement s'en est suivi, et l'image d'une ombre noire qui partait en direction de la terre ferme.
Je me retrouve ici, dans cette chambre, bandé de pansements ... Peu me racontent ce qui s'est passé après, j'ai compris que j'ai échappé à la mort de justesse et que je ne devais mes soins qu'à une elfe et un homme dont je ne connais le nom.
Malgré toutes mes oppositions, ce fichu prêtre me soigne plutôt que de s'occuper des miliciens blessés ! Je te demande pardon, ô Bienfaiteur, pour les vies qu'il n'a pu sauver par ma faute.
La calligraphie reprend son aspect normal. Simultanément, les traces de sang se font plus rares jusqu'à disparaître. Quoique les lettres soient encore un peu torturées, le journal redevient plus lisible.
Un jour de repos, un jour de trop. Il est temps de me lever de ce lit. Je ne sens pas encore toutes mes jambes mais qu'importe, je sais que Tu me guides, ô Divin.
J'ai entendu Ton message. Ma mission ne sera pas simple, mais Ta miséricorde m'as permis de vivre grâce à ceux que Tu as mis sur le chemin de mon corps agonisant.
Je ne faillirai pas.